Le Niger va-t-il lui aussi connaître une révolution démocratique concrétisée par l’arrivée de l’armée au pouvoir comme dans de nombreux pays voisins d’Afrique de l’Ouest ? Depuis ce matin, le président Mohamed Bazoum et son ministre de l’Intérieur sont retenus au palais présidentiel par les forces du général Omar Thiani, présenté par de nombreuses sources comme le nouvel homme fort du pays.
Le président nigérien Mohamed Bazoum et le ministre de l’Intérieur sont retenus par des mutins à Niamey.
Quel est le casus belli du coup d’État ?
Bazoum aurait tenté de limoger, quelques jours plus tôt, le général Omar Tchiani, en poste à la tête de la garde nationale depuis 10 ans, provoquant ainsi la colère de la garde présidentielle. Un homme proche de l’ancien président Mahamadou Issoufou qui avait été décrit comme l’« ami de la France ».
La situation suscite des inquiétudes au niveau régional et international quant à une probable tentative de coup d’État. L’organisation régionale, la CEDEAO a condamné cette tentative et a appelé à la libération immédiate du président élu démocratiquement en 2021. Malgré sa détention, le président Bazoum et sa famille se portent bien d’après les sources de l’AFP.
Depuis ce matin, les accès à la résidence présidentielle sont bloqués, mais le reste de la ville est calme d’après les sources. Malgré les évènements qui se produisent actuellement au sein du palais présidentiel, le reste du pays reste anormalement passif, et les différents acteurs de la société civile n’ont pas réagi. Laissant pour le moment les militaires renégats seuls dans leur mouvement.
Le Niger a connu dans son histoire quatre coups d’État depuis son indépendance en 1960 et de nombreux putschs. Le dernier coup d’État en date remonte à 2010 et il avait mis fin au au mandat de Mamadou Tandja (1999-2010).
La contre-offensive des forces armées locale
Les forces armées nigériennes ont indiqué qu’elles étaient prêtes à agir si la garde présidentielle ne revenait pas à la raison.
La France, proche du régime de Bazoum, recommande la prudence à ses citoyens et a expliqué que la situation restait sous haute surveillance.
Une prise de contrôle militaire au Niger pourrait compliquer les efforts des Occidentaux contre l’insurrection djihadiste dans le Sahel. Le Niger est un allié clé pour la France et les États-Unis dans cette lutte.
La région du Sahel a connu plusieurs coups d’État et reste instable en raison des violences liées aux groupes terroristes. La situation est suivie de près alors que des tensions persistent dans la région. L’armée française avait en février dernier, été chassée du Burkina Faso. Elle avait dû se réfugier dans sa base arrière en allant au Niger.
Un coup d’État avec une visée politique floue
De nombreuses questions fusent quant aux intentions de ces hommes. S’agit-il réellement d’un coup d’État comme nous avons pu le voir précédemment en Guinée, au Mali et au Burkina ? Ou bien s’agit-il seulement d’un mécontentement suite à un conflit d’intérêt, car en voulant limoger le général Omar Thiani, le président Bazoum a touché à ses intérêts personnels.
Nous en saurons plus prochainement.
Sources : LSI AFRICA / TV5 Monde / Reuters / Afrique Média / BBC Africa / Voa Africa
