Black Panther 2 : qu’est-ce qui ne va pas avec ce film ? (Spoiler alert) #17

Black Panther 2 : qu’est-ce qui ne va pas avec ce film ? (Spoiler alert) #17


Mercredi 9 novembre 2022, le tant attendu nouveau film de Marvel, Black Panther 2 : Wakanda Forever est sorti dans les salles de cinéma françaises. Il s’agit du grand retour de la série depuis la mort de l’acteur Chadwick Boseman, incarnant le rôle de T’Challa en août 2020. Tous les fans se demandaient comment la série allait-elle rebondir après sa tragique disparition. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que je suis un aficionado de l’univers Marvel, mais je trouvais qu’il y avait énormément de choses à dire sur ce film sur les plans sociaux, culturels et géopolitiques. Des thèmes qui sont chers à la ligne éditoriale de Fisko James. Je vais donc vous présenter mon analyse générale sur le film et sur les choses autour.

Disclaimer 🚨

Avant de commencer votre lecture, je tiens à vous inviter à lire tout ce qui va suivre avec l’état d’esprit d’un penseur étant dans le champ de la réflexion. Dans le but de ne pas tomber dans le champ de l’émotion, qui empêche de raisonner lucidement et qui conduit systématiquement à une hystérisation du débat et à un appauvrissement de la pensée .

Sommaire :

I. Les excès de la communauté noire : du dress code à une discrimination décomplexée des Blancs
II. La communauté noire hypnotisée par un royaume africain fictif très occidental
III. Géopolitique du Wakanda et des autres nations (spoiler)
IV. Critique de l’Afro-féminisme et de ses dérives


I. Les excès de la communauté noire : du dress code à une discrimination décomplexée des Blancs

Sur Internet et plus largement sur les réseaux sociaux, nous avons pu voir ces derniers jours de nombreuses personnes parler du film Black Panther 2: Wakanda Forever avant sa sortie. Parmi les discussions, on retrouvait notamment, au sein de la communauté noire, des gens semblant déifier l’œuvre créée par Stan Lee et de Jack Kirby.

En effet, des personnes ont édicté une sorte de dress code pour aller visionner le film. Apparemment, cela s’était déjà fait pour le premier opus, mais il paraîtrait que cette fois-ci, la tendance ait pris une nouvelle tournure grâce aux réseaux sociaux. Sur TikTok et sur Twitter, de nombreuses personnes ont alors décidé d’arpenter les salles de cinéma en dashiki, en boubou, en bazin ou en quelconque autre tenue traditionnelle africaine. Pour moi, c’est excessif ! Pourquoi vouloir déifier une œuvre américaine de ce genre ? Sommes-nous bien en train de parler du nouveau Marvel ou parlons-nous d’un film sur les activistes Afro-américains et Africains dans l’histoire de la communauté noire ?

De plus, ce genre de comportements dits « communautaires » ont mené à des dérives incroyables à certains endroits. Aux États-Unis, et même en France, des personnes ont déclaré que les Blancs n’avaient pas le droit d’aller voir Black Panther 2. Du fait de l’histoire du monde, les Blancs ne sont pas autorisés à visionner Black Panther 2. Mais de quel droit les personnes blanches n’ont pas le droit d’aller voir le film ? À quel moment, les acteurs, et même le réalisateur de Black Panther ont dit que le film était réservé aux personnes de couleur noire ? En plus, c’est drôle parce que les acteurs sont peut-être noirs, mais ceux qui ont donné les fonds nécessaires à la réalisation du film sont blancs. Ce n’est pas parce que le cast du film est entièrement noir que cela signifie pour autant que les gens issus des autres communautés ne sont pas la bienvenue… Et là, on revient à ce que je n’apprécie pas dans le communautarisme de la communauté noire. Cette fameuse discrimination dissimulée derrière de belles paroles. Même les plus grands penseurs et hommes politiques que la communauté noire a connu comme Nelson Mandela, Martin Luther King ou encore Thomas Sankara n’ont jamais appelé à répondre au racisme par le discrimination. Kemi Seba le dit lui-même souvent dans ses discours, l’ennemi, ce n’est pas les Français, mais son élite dirigeante. Il va même plus loin en désignant ce qu’il appelle « l’élite mondiale apatride dirigeante » qui pille et qui fait du mal à l’Afrique et à notre peuple.

C’est pourquoi, ce type de comportement de certains noirs trop woke selon moi, me dérange. En plus, agir de cette manière pour un film comme Black Panther, c’est grave. Je tiens à rappeler que Black Panther est un héros noir fictif, inventé par deux hommes blancs dans l’Amérique des années 1960. Ce héros met en avant une civilisation africaine fictive, n’ayant jamais existé. On préfère parler de Black Panther, mais personne ne connaît les histoires glorieuses de Mansa Moussa ou de Toussaint/Dessalines. Les gens préfèrent aller au front pour un personnage fictif. Alors que rien de tout ce qui se passe dans la saga Black Panther n’est réel. Il faudrait d’ailleurs que j’en dise quelques mots.

II. La communauté noire hypnotisée par un royaume africain fictif 

J’ai la triste impression que très peu de personnes dans la communauté réalisent que Black Panther est en réalité une œuvre fictive. Je peux que comprendre que tout cet engouement résulte du fait que ce soit la première fois qu’un héros noir soit autant mis en avant dans le game des super-héros. Cependant, il faudrait tout de même se calmer et rester rationnel. Le Wakanda n’existe pas. Tous les héros traditionnels que nous connaissons comme Spider-Man, Batman, Captain America etc, évoluent dans des milieux concrets comme les États-Unis. Néanmoins, ici, nous avons affaire à des Noirs d’Afrique anglophone (Nigeria, Ghana, Afrique du Sud). Des Noirs qui semblent baigner dans une sorte de syncrétisme entre la culture occidentale américaine et la culture africaine de l’Afrique de l’Ouest.

En tant que Noir d’origine congolaise (de Nkuna {Brazzaville}), je ne me sens pas ou peu représenté par Black Panther culturellement. Si le Wakanda était censé représenter l’Afrique, l’Afrique dont ils parlent, c’est le Bénin, le Togo, le Nigeria, le Ghana et toutes les autres nations limitrophes. Des personnes vont dire que mon avis est biaisé, car « j’ai le seum » que le Congo ne soit pas représenté. C’est faux. Ne tombons pas dans le piège de la division entre les différents États d’Afrique, le fond du problème n’est pas celui-là. Je reproche premièrement au Wakanda de ne pas avoir de point d’ancrage réel en Afrique. Pourquoi le Wakanda est-il un royaume fictif et non un pays d’Afrique existant ? Pourquoi n’est-il pas aussi, par exemple, une fédération de plusieurs États d’Afrique subsaharienne ? Pourquoi également, s’il est si riche et puissant, vit-il en autarcie vis-à-vis de ses autres voisins africains ? Pourquoi le Wakanda semble être une grosse puissance militaire et économique, mais une naine politique sur la scène internationale ? C’est paradoxal non ? C’est donc à ça que se cantonne la mentalité des Africains. Prospérer seul et laisser les autres galérer + remarquons également une absence décriante d’esprit de conquête de la part des Wakandais. Rappelant ainsi, le fameux isolationnisme de l’Amérique d’avant Wilson, mais aussi l’actuelle position diplomatique du Nigeria sur la scène politique africaine et internationale.

J’ai bien conscience qu’il s’agit d’une œuvre de fiction, et que parfois, il est nécessaire de ne pas rechercher des éléments logiques, là où il n’y en a pas. Mais j’accorde une place très importante à la représentation. Et aujourd’hui, si un film comme Black Panther plaît énormément au grand public et à la communauté afro, c’est parce qu’il offre aux Noirs et aux afro-descendants une chose valorisante à laquelle ils peuvent s’identifier. Pourtant, pour moi, ça n’est pas suffisant, car il y a de nombreux éléments dans Black Panther qui ne nous arrangent pas du tout. Je vais maintenant vous détailler ma pensée sur la place politique du Wakanda sur la scène internationale. 

III. Géopolitique du Wakanda et des autres nations 

Premièrement, dans le Black Panther, le Wakanda occupe selon moi une place dans l’échiquier politique international incompréhensible. Je ne comprend pas ce que le Wakanda essaie de faire diplomatiquement. On sait qu’ils détiennent le vibranium, un matériau très convoité que toutes les nations à l’international envient. Toutefois, ils restent très passifs face aux événements. Prenons l’exemple des États-Unis dans la vie réelle, les USA disposent d’un hard power très puissant et très dissuasif. Aucun État ne va oser s’attaquer à l’intégrité territoriale et même à tout symbole américain sous peine de déclencher automatiquement un conflit armé direct avec les Américains. Or, dans Black Panther, je trouve que le Wakanda peine à se faire respecter par les autres puissances. Le Wakanda manque totalement de force de dissuasion et de prise de position clairement définie. Ils sont toujours dans la réaction. Ils savent que les autres nations veulent ce qu’ils détiennent, et qu’ils s’allient pour contre eux pour atteindre leurs objectifs. Mais, ils démontrent à de nombreuses reprises qu’ils n’ont pas l’esprit de conquête et la mentalité de conquérant. À l’instar de nombreux pays africains aujourd’hui. Ils ne sont certes pas puissants comme le Wakanda, mais dans le fond, c’est la même chose. Il y a constamment cette même mentalité de bienveillance envers les autres, y compris pour les ennemis, alors que ces derniers ne se cachent pas de conspirer contre nous. 

Deuxièmement, cette image de trop gentils est aussi rapportée lorsque Namor entre en conflit avec les Wakandais. J’ai été très attentif à la position diplomatique qu’allait tenir le Wakanda sur la scène internationale à ce moment, et j’ai été de nouveau déçu. Namor indique qu’il possède tout comme les Wakandais du vibranium à Talokàn. Il le dit à Ramonda (souveraine du Wakanda) et cette dernière refuse de collaborer avec eux. Cette position pouvait se comprendre dans le sens où le Wakanda apparaît davantage comme une puissance militaire défensive qu’une puissance offensive et que ça n’était pas dans leur intérêt immédiat de créer une guerre contre tout le monde. Pourtant, Namor va aussi expliquer à Shuri qu’il n’est pas réellement méchant et que son unique volonté est de protéger les siens des envahisseurs (colons) venus de la surface, car ils veulent prendre ses ressources. On a donc ici une incroyable opposition entre un homme de couleur prêt à tout pour défendre ses intérêts et son peuple et des Wakandais ayant une histoire à peu près similaire à Namor. Mais leur seule préoccupation a été de sauver la vie d’une jeune scientifique tout en sachant que les autres conspirent pour les piller. Dites-vous, que j’ai même eu l’impression que Namor (un latino) était beaucoup plus conscient et averti vis-à-vis de son passé colonial que Shuri et le Wakanda. Encore une fois, la communauté des gentils danseurs de NWE a encore frappé. De plus, là où c’est vraiment devenu bizarre, c’est lorsque Shuri (princesse du Wakanda) s’est faite enlever. On kidnappe un ressortissant important de la famille royale wakandaise et qu’est-ce que va faire le Wakanda ? Rien, ils vont simplement envoyer Nakia à sa recherche “sans faire trop de bruits”.

Le sauvetage de Shuri et de la jeune scientifique américaine va sans surprise créer un important incident diplomatique, prévisible, entre le royaume du Wakanda et le royaume sous-marin de Talokàn. Il y aura ensuite une violente descente de Namor et des siens au Wakanda, et ils tueront la reine Ramonda. Dès lors, n’importe quelle nation au monde aurait aussitôt déclaré la guerre à Namor pour se venger d’une attaque contre l’intégrité de son territoire ayant orchestré la mort de son souverain. Mais encore une fois, rien ! Des sages vont même dire que cela entraînera une guerre sans fin (nouvelle preuve de faiblesse interprétée à tord en signe de sagesse pour beaucoup). Même le grand M’Baku se résignera à cette idée. Pour couronner le tout, car ce n’est pas encore fini. À la fin du film lors de la bataille finale, Shuri aka la nouvelle Black Panther décidera même après coups d’épargner la vie de Namor lorsqu’elle aura l’occasion de la lui ôter parce qu’encore une fois trop gentille… C’est à peine croyable.

Enfin, le Wakanda est un royaume qui vit en totale autarcie en Afrique. Si vous regardez bien, les Wakandais et le Wakanda n’ont pas grand-chose de bien africain en dehors de certaines coutumes et de certains éléments culturels. Quelle est la place des autres pays africains ? Sont-ils riches eux aussi et à la pointe de la technologie comme le Wakanda ? Et ben non. On ne retrouve pas beaucoup de documentation à ce sujet. Mais, on peut se douter que la place des autres nations africaines n’est pas avantageuse. Si, ça avait été le cas, le Wakanda ne se cacherait pas des autres pays africains aussi. Une attitude qui peut laisser penser que les Wakandais se méfient, d’un côté, des autres nations mondiales, mais de l’autre aussi, des Africains à cause de l’écart de niveau de vie qui existe entre les deux zones. 

IV. Critique de l’Afro-féminisme et de ses dérives

Dans cette quatrième et dernière partie, je vais m’attarder sur un point qui va sans aucun doute beaucoup faire parler. Dans la société dans laquelle nous vivons, il y a des choses qui par consensus implicite, personne n’ose vraiment questionner ou remettre en question. Le féminisme et surtout l’Afro-féminisme sont des concepts qui méritent des études approfondies. Et j’aimerais que vous lisiez entièrement ma démonstration, avant de crier au scandale et/ou avant de sortir tout argument ad hominem témoignant de quelconque victimisation.

Tout d’abord, je vais commencer mon argumentaire par la masculinisation de la femme noire dark-skinned. Je vais avant faire un bref rappel du féminisme afin que tout le monde puisse s’y retrouver.

Les féministes classiques des deux premières générations ont lutté pour deux choses qui dans les mentalités d’aujourd’hui des pays du Nord sont totalement admises et acceptées dans plus de 4/5 des cas. La première vague du féminisme avait pour vocation d’obtenir le droit de vote, et de donner de l’autonomie aux femmes en dehors de leur mari. Ce qui a mené à l’octroi du droit d’ouvrir un compte bancaire, de travailler, d’étudier, etc. (1900-1950). Pour la seconde, la visée était d’obtenir la libre capacité de pouvoir disposer librement de son corps avec le droit à l’avortement notamment (1950-75). Aujourd’hui, l’égalité est acquise dans bien des cas. Et la société continue peu à peu à se tasser vers une égalité structurelle entre les femmes et les hommes. En dehors des champs religieux des trois grandes religions monothéistes, le patriarcat est progressivement en train d’agoniser.

Toutefois, du côté de la communauté noire par exemple, c’est totalement différent. Les Afro-féministes à cheval entre la deuxième et la troisième vague du féminisme sont à mon sens utilisées malgré elles, car les hommes blancs contre qui elles luttent sont également ceux qui les mettent en avant dans les médias et dans la société. Je m’explique. La troisième vague du féminisme est controversée puisqu’elle est perçue comme étant un féminisme marxiste. C’est-à-dire qu’il existerait tout comme Karl Marx le théorisait un siècle et demi plus tôt, une tension entre les classes prolétaires et les classes bourgeoises détenant le capital. De cette manière, pour les féministes de la troisième vague, il existe une tension manichéenne entre les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Les “méchants hommes d’un côté” et les “pauvres femmes oppressées par la société patriarcale” de l’autre. Puis au milieu, nous avons les femmes noires souffrant à la fois du racisme et du sexisme, du fait qu’elles soient en même temps femmes et noires. Mais le souci, c’est que contrairement aux femmes blanches, les hommes noirs n’ont pour l’écrasante majorité aucun pouvoir dans les sociétés occidentales et dans le monde. Ce qui a pour effet d’accroître la division entre les hommes noirs et les femmes noirs de l’autre. La société à travers les médias, les films, les publicités et les musiques pousse pour je ne sais quelle raison l’image de la femme noire valeureuse plutôt que celui de l’homme noir valeureux. 

Là où pour moi, il y a un problème, et je ne comprends pas le positionnement des Afro-féministes, c’est lorsqu’elles se félicitent de l’image que des films comme The Woman King ou Black Panther 2 donnent sur la femme noire en général. Ça n’a aucun sens. Elles ne se rendent même pas compte de la main vicieuse qui leur a été tendue. De toutes les communautés, que ce soit les Arabes, les Maghrébins, les Européens/Américains, les Asiatiques, les Indiens, et les Latinos. Jamais, vous ne verrez leurs femmes être autant mises en avant à travers leur énergie masculine. Ce seront toujours des femmes bien féminines. Or, dans la communauté afro, je constate que les représentations données aux femmes noires dans beaucoup de films mainstream ne sont pas du tout à leur avantage. On montre beaucoup de femmes sans cheveux ou avec très peu de cheveux alors que les cheveux sont vus dans beaucoup de civilisations comme des signes de beauté. D’ailleurs, on voit plus de femmes sans cheveux ou avec les cheveux courts, que des femmes portant leurs Afros ! Deuxièmement, il y a toujours ces femmes musclées et dark-skin quand il s’agit de parler de la femme noire forte. Bizarrement, on ne voit jamais de light-skin dans ces stéréotypes. Après, on s’étonne à chaque fois de l’image qui est donnée aux femmes noires alors que tout se joue dans la représentation des contenus que nous consommons. J’en avais brièvement parlé dans l’affaire d’Ahmed Sylla où son fonds de commerce était basé sur l’alimentation et l’enrichissement des stéréotypes sur la communauté noire. Les femmes noires croient que ce genre de film est une bonne chose, mais ça contribue uniquement au développement des clichés. Voir des femmes fortes guerrières aussi musclées et viriles que des hommes, voir des femmes étant plus dans leur énergie masculine que féminine, n’aide pas du tout à l’acceptation de la femme noire dans la société. Les choses ne changeront jamais si c’est de cette manière que nous procédons.

Ensuite, parlons de la place accordée aux hommes noirs dans ces productions. Déjà que le féminisme de la troisième vague ne veut plus des hommes, l’Afro-féminisme va plus loin en réalisant une première mondiale qui consiste à créer un monde dans lequel les hommes noirs sont peu présents, voire absents. On essaie de créer l’idée selon laquelle les femmes noires n’ont pas besoin des hommes noirs. En effet, que cela soit le fruit d’un hasard de calendrier ou non, la succession cinématographique entre The Woman King et Black Panther est dangereuse. Je tiens à d’abord préciser que les hommes noirs ne sont pas entièrement des victimes et que sur de nombreux points que je développerai dans un autre épisode des Pensées de Fisko, nous sommes tout autant blâmables. Mais, ce qui se passe dans notre communauté n’est observable nulle part ailleurs. Déjà que socialement, les hommes noirs sont très peu présents en dehors des domaines du divertissement comme le sport, la musique ou l’acting, les femmes noires qui elles font beaucoup plus d’études et qui sont beaucoup plus instruites sont emmenées à vivre sans l’homme noir. Quand on regarde les sociétés américaines et caribéennes, il existe de nombreuses familles monoparentales où les femmes se sont retrouvées seules avec des enfants à charge. On est tous d’accord pour dire que cela représente un dysfonctionnement de la structure familiale pour lequel les hommes ont une énorme responsabilité. Mais, là où ça devient mauvais, c’est quand on commence à valoriser ce type de dysfonctionnement au cinéma.

Je sais très bien que dans Black Panther 2, une très grande majorité des hommes noirs sont morts dans le premier opus et que The Woman King est un film retraçant l’histoire des Amazones du Royaume du Dahomey (Bénin actuel). Mais, dans les contextes sociaux et historiques que connaît la communauté noire, mêlant une destruction avancée par rapport au reste des autres communautés de la structure familiale avec une culture de la famille monoparentale, couplée au fait que la communauté noire ne connaît pas son histoire. Le fait que nous ne connaissons pas nos histoires fait que nous sommes plus enclins à nous identifier dans ce qui nous est proposé. N’importe quelle personne qui connaît a minima l’histoire de l’Afrique sait que les femmes en Afrique occupaient certes une place importante dans la société. Cependant, elles n’étaient pas inférieures aux hommes noirs, ni supérieurs aux hommes noirs. Elles étaient tout simplement nos égales. Mais aujourd’hui, on veut nous faire croire en développant l’idée que les femmes noires sont au-dessus des hommes noirs et qu’elles n’ont plus besoin des hommes. On développe l’idée que les femmes afros sont autosuffisantes et qu’elles peuvent s’occuper d’un foyer seul. C’est exactement le système qui est mis en avant aux États-Unis lorsqu’il y a des familles monoparentales subventionnées par le gouvernement américain pendant que les hommes noirs s’entretuent entre-eux et/ou partent en prison.

On essaie de nous diviser au lieu de nous unir. Pourquoi ne pas mettre dans les productions des femmes noires et des hommes noirs succesful et unis comme dans par exemple Le Prince de Bel Air ou Ma Famille d’abord ? Pourquoi toujours vouloir nous opposer alors qu’on peut tout simplement nous retrouver et bâtir ensemble un avenir meilleur ?

Le cinéma comme les dessins animés jouent un rôle incommensurable dans nos inconscients. Les images ont un impact psychologique fort et cela se répercute inconsciemment dans nos interactions sociales. Or, si on a l’habitude de voir un individu de couleur violette et pauvre dans les médias, le jour où on croisera un individu de couleur violette dans la vie réelle, même cette personne est riche, on pensera spontanément qu’il est pauvre.

Nous sommes ainsi les fruits de nos environnements et de ce nous avons l’habitude de consommer.

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